L’écriture brute et sans fioritures de Sandrine Collette colle ici particulièrement bien à son récit. L’autrice nous offre une vision pessimiste (mais selon moi la seule crédible) d’un monde post-apocalyptique. Corentin, étudiant insouciant, mais enfant mal aimé par sa mère, incarne une Humanité qui n’a pas encore tout à fait renoncé. Ses actes, ses décisions, ses choix, ses pulsions, pourront faire frémir et laisser dubitatif, mais ce serait oublier le contexte, l’environnement, et son propre passé. On pourra chipoter sur certains aspects de l’histoire (rôle de l’homme, de la femme, etc.) mais le contexte étant ce qu’il est, la fin d’un monde tel qu’on le connaît, sans ressources, sans énergie, on pourra aussi comprendre que tout repart à zéro, en reprenant les bases. L’Histoire nous a déjà montré que nous n’avons rien appris de nos erreurs, je ne vois pas pourquoi une apocalypse changerait la tendance. Hélas !
Une lecture austère et lugubre, une histoire déjà vue mais tellement mise en valeur par le style percutant et juste de Sandrine Collette que je devrais m’en souvenir longtemps.